Nos collègues de l’Université Eotvos Lorand à Budapest viennent tout juste de publier dans la revue Current Biology une étude des plus intéressantes. Cette étude suggère que les chiens et les humains partagent des structures cérébrales dans le traitement des sons à teneur émotive produits par leurs congénères.
Afin d’atteindre cet objectif, ils ont d’abord entraîné 5 border collies et 6 Golden retrievers à rester immobile [tout en restant éveillé] dans un appareil à imagerie par résonance magnétique (en anglais “MRI”). Par la suite, une série de 200 sons leur a été présentée. Deux variables indépendantes ont été contrôlées : (1) Le type de son (vocalisations de chiens [ex: jappements, gémissements], vocalisations humaines [ex: rires, pleurs], sons non vocaux et aucun son [silence] comme niveau de base) et (2) les types d’émotions véhiculées par les sons (variant d’émotions hautement positives jusqu’à hautement négatives – selon un jugement fait par des évaluateurs humains indépendants). Durant la présentation de ces conditions, une mesure du changement dans l’apport sanguin au cerveau fut obtenue, ce qui permet de mesurer le degré d’activité cérébrale. Un groupe de 22 humains a aussi participé à l’étude (les mêmes sons leur furent présentés).
Puisque les deux espèces présentent des structures cérébrales spécialisés dans la détection des sons dédiés à leur espèce respectives, les auteurs suggèrent que l’origine évolutive de ces structures spécialisées dans la détection des sons et de leur niveau émotif remonte à environ 100 millions d’années, soit l’âge à laquelle les hommes et les chiens ont connu une divergence évolutive.
Pour les intéressés (et ceux qui veulent y voir des belles photos de chiens dans un scanner), je vous invite à consulter l’article original :
Andics, A., Gácsi, M., Faragó, T., Kis, A., & Miklósi, Á. (2014). Voice-Sensitive Regionsin the Dog and Human BrainAre Revealed by Comparative fMRI. Current Biology, 1–5. doi:10.1016/j.cub.2014.01.058
Je vous invite aussi à consulter un excellent résumé de cet article publié sur le site web de la revue Wired.
Sylvain